
COMMUNIQUE DE PRESSE
Engagée depuis plus de 85 ans en promotion de la santé environnement, La Mutuelle Familiale a publié, en décembre dernier, une lettre ouverte au ministre de la Santé et de la Prévention sur la mise en conformité de l'évaluation des pesticides.
Ainsi, elle réclame la mise en conformité des procédures d'évaluation préalable des pesticides et un audit sur les pesticides commercialisés afin d'évaluer correctement leur toxicité.
Depuis plus de 20 ans, La Mutuelle Familiale alerte sur les risques croissants que font peser les pollutions chimiques quotidiennes sur l'épidémie de maladies chroniques, sur la pérennité du système de protection sociale et sur la santé globale des écosystèmes.
Depuis de nombreuses années, les mutuelles sont confrontées à la hausse des affections longues durées (ALD) chez les seniors mais aussi de façon de plus en plus marquée chez les plus jeunes.
En effet, les données du régime générale sur la période 2003 à 2019 sont particulièrement inquiétantes, puisqu'elles indiquent respectivement :
- une augmentation de 47%, 46% et 37% pour les maladies cardio-vasculaires,
- une augmentation de 71%, 83% et 48% pour le diabète,
- une augmentation de 18%, 30% et 12% pour le cancer.
En 2021, l'expertise de l'INSERM met en évidence les effets néfastes des pesticides sur la santé des professionnels mais aussi de la population générale. Dans le milieu agricole, 20 à 35 % des décès sont liés aux cancers, avec le développement de certains cancers beaucoup plus important que dans le reste de la population, à l'instar du cancer de la peau et de la prostate.
Une récente étude d'impact de l'INRAE et de l'IFREMER concernant les effets néfastes des pesticides sur l'environnement et la biodiversité, montre que tous les types de matrices (sol, air, eau, sédiment et l'ensemble des organismes vivants) sont contaminés par ces substances.
Entre 2009 et 2018, la consommation des pesticides en France a augmenté
de 25 %.
En ce qui concerne la mise sur le marché, la campagne Secrets Toxiques, a révélé en 2021 des problèmes dans l'application de la loi sur l'homologation des pesticides. Elle montre en effet que les évaluations de ces substances en amont de leur mise sur le marché par les agences de sécurité (ANSES et EFSA) ne sont pas conformes aux exigences de la réglementation, qui prévoit qu'un pesticide ne peut être autorisé que si, dans des « conditions normales d'utilisation », il n'a pas d'effet néfaste à court ou long terme sur l'humain ou l'environnement (Reg. (UE) 1107/2009, art. 4). En l'état actuel, la preuve d'innocuité ne porte que sur la substance déclarée active par le fabricant lui-même...
En 2019, la Cour de Justice de l'Union Européenne a établi que les "tests sommaires" concernant la toxicité des pesticides dans leur formulation commerciale sont insuffisants pour répondre aux exigences de la réglementation (CJUE C616/17, 01/10/2019, point 116).
Pour préserver la santé des populations et assurer la pérennité du système de protection sociale, les pesticides doivent faire l'objet d'une action publique déterminée.