Produits alimentaires : encore trop de fausses allégations santé

Les produits alimentaires qui vous promettent une « cure détox » ou qui affirment lutter « contre le cholestérol » sont-ils fiables ? Loin de là, met en garde une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), publiée le 21 juin 2021. Selon elle, ces allégations de santé peuvent induire « le consommateur en erreur, voire présenter un risque pour sa santé ».
Qu'est-ce qu'une allégation de santé ?
D'après la définition qu'en donne le Parlement européen, les allégations de santé sont des messages qui affirment, suggèrent ou impliquent l'existence d'une relation entre une denrée alimentaire (ou l'un de ses composants) et la santé. Leur utilisation est strictement encadrée par règlementation européenne depuis 2007.
On identifie habituellement trois types d'allégations de santé :
– celles qui prétendent améliorer une fonction physiologique (par exemple : « améliore le transit intestinal ») ;
– celles qui promettent de réduire le risque de maladie (par exemple : « réduit le risque cardio-vasculaire ») ;
– et celles qui affirment contribuer au développement et à la santé des enfants (par exemple : « le calcium est bon pour la croissance des enfants »).
Des anomalies…
Dans son étude, qui cible les produits « les plus susceptibles de porter des allégations de santé » comme les infusions, thés, chocolats ou céréales pour petit déjeuner, la DGCCRF constate que la réglementation concernant la communication sur l'impact sanitaire des denrées alimentaires n'est pas toujours respectée. Sur plus de 300 commerces contrôlés en 2019, le rapport révèle un taux d'anomalie de 44 % en moyenne, avec un écart entre les sites de vente en ligne (69 %) et les commerces physiques (38 %). Parmi ces anomalies : les messages qui modifient le sens de l'allégation autorisée comme : « la vitamine C augmente les défenses immunitaires » au lieu de « la vitamine C contribue au fonctionnement normal du système immunitaire ».
… et un risque pour la santé
Or, ces allégations « influencent l'acte d'achat des consommateurs », estiment les enquêteurs. Il faut donc qu'elles soient « fondées », mais aussi que « leur formulation n'implique pas une incidence négative sur la santé des consommateurs, en particulier les plus vulnérables, qui pourraient à tort prendre les produits qui en sont porteurs en substitution de moyens thérapeutiques », insiste la DGCCRF. Rappelons-le, un produit alimentaire ne constitue jamais un traitement contre une maladie et ne peut en aucun cas promettre une guérison !