De nouveaux traitements
contre la migraine
Maladie neurologique, la migraine se caractérise par de fortes céphalées survenant par crises. Elle s’accompagne parfois de nausées, de vomissements et d’une intolérance au bruit et à la lumière. On sait maintenant que les migraineux fabriquent moins de sérotonine, trop de glutamate et, surtout, trop de CGRP. Cette protéine a comme particularité de dilater les artères des méninges, ce qui provoque la douleur. Si la migraine n’est pas une maladie grave, elle peut cependant être extrêmement invalidante. Les causes sont multiples : génétiques, hormonales, liées à des facteurs environnementaux, dues au stress, à une mauvaise alimentation…
Quels traitements ?
Les traitements de première intention sont les triptans, des vasoconstricteurs, et les anti-inflammatoires, à prendre le plus tôt possible, en début de crise. Pour les patients les plus sévères (ceux qui ont au moins trois crises par mois), le médecin prescrira des bêtabloquants ou de l'amitriptyline, un antidépresseur utilisé en cas d'échec du traitement par bêtabloquants. En prévention des crises, le migraineux disposera de traitements de fond comme la toxine botulique de type A ou les anticorps monoclonaux anti-CGRP qui sont prescrits par le neurologue. « Les anti-CGRP réduisent de 50 % à 75 % le nombre de crises migraineuses et diminuent l'intensité des crises résiduelles. Ils se présentent sous forme d’injection à réaliser tous les mois », précise le docteur Christian Lucas, neurologue au CHU de Lille et président de la Société française d’étude des migraines et céphalées (sfemc.fr). Mais ces traitements, qui coûtent très cher (environ 250 euros par mois), ne sont malheureusement pas remboursés par la Sécurité sociale. La Haute Autorité de santé (HAS) estime en effet que le bénéfice n’est pas suffisant par rapport aux autres médicaments. Enfin, en cas de migraines liées aux règles (appelées migraines cataméniales) un traitement hormonal peut se révéler efficace.
Nouveau
Fin 2023, de nouveaux traitements seront disponibles : il s’agit des gépants, qui permettront de diviser le nombre de crises par trois en bloquant la production de la CGRP chez le patient. Les traitements se présenteront sous forme de comprimés à prendre tous les jours, ou tous les deux jours. « Certains seront indiqués en traitement de crise, d'autres en traitement de fond et certains auront la double indication, explique le docteur Lucas. En traitement de crise, ils seront indiqués chez les patients non répondeurs aux triptans ou chez qui ces derniers sont contre-indiqués, c’est-à-dire les patients à risque vasculaire et/ou âgés. » Mais, là encore, les gépants ne seront pas remboursés en France.
Prévention
Avoir une bonne hygiène de vie peut éviter des crises : une alimentation équilibrée, la pratique régulière d’un sport, respecter son horloge biologique (se coucher, se lever, manger à heure fixe, même le week-end), éviter le tabac et l’alcool, les sources de stress et les endroits bruyants. Pour obtenir plus de renseignements, consultez le site de l’association La voix des migraineux : https://www.lavoixdesmigraineux.fr/